J'ai des chaînes pour chacune de vous.
Alba: blanche, aube.
Dans les murs blancs de la maison, sous un soleil écrasant, se meuvent des femmes en noir. Après la mort de son second mari, Bernarda a décrété 8 ans de deuil- pour elle, pour sa mère, pour ses 5 filles, même pour les servantes. Ce qui n'empêcherait pas un éventuel mariage de l'aînée, Angustias, 39 ans, souffreteuse, mais désormais en possession de la petite fortune léguée par son père, le premier mari de Bernarda. Et, en effet, un prétendant se déclare. Adela, la plus jeune, ne veut plus de cette vie: s'enterrer pendant 8 ans, toute sa jeunesse, non! Mais que faire pour échapper à Bernarda. Et la vieille María Josefa mère de celle-ci, est-elle désormais libre dans sa tête ?
Un huis clos entre femmes (aucun homme n'est sur scène) où tout le monde s'épie, se jalouse. Comme entre voisins du village, de maison en maison, où celle de Bernarda n'est sans doute qu'un cas un peu plus poussé que les autres.
Que ce soit en Andalousie ou ailleurs: la vie étriquée des femmes, la société figée, l'atmosphère rance des petites villes où la méchanceté règne.
Une édition bilingue (toujours une bonne idée pour goûter la saveur d'une oeuvre traduite ) qui reprend la traduction de la Pléiade .